La définition du mot shaming peut se résumer comme suit : l’action de critiquer en public et de cibler l’attention sur quelqu’un, particulièrement sur internet. Source : https://dictionary.cambridge.org/fr/dictionnaire/anglais/shaming
Le fat shaming, c’est-à-dire critiquer, discriminer une personne vis-à-vis son poids (peu importe lequel) est totalement inacceptable. Et j’approuve cela à 100%. Cependant, un autre mouvement est en train de se frayer un chemin sur internet, particulièrement sur les réseaux sociaux : le « diet shaming ». En résumé, il s’agit du fait de critiquer, amener l’attention sur une personne qui veut perdre du poids, évidemment, pour insinuer que c’est « mauvais ».
J’ai été témoin récemment du « diet shaming » lors du partage sur mes réseaux sociaux de mon récent partenariat avec le magazine Les plaisirs minceur de Caty, aux éditions Pratico-Pratiques. Un des titres : perdre 10 lb avant l’été a fait jaser sur mes plateformes. En passant, je n’ai pas choisi le titre, je ne fais qu’y collaborer.
En tant que nutritionniste, j’approuve et j’adhère au mouvement HAES (Health At Every Size) qu’on pourrait traduire par la santé à chaque taille et celui-ci présente de nombreux aspects positifs. Je suis d’accord du fait que (et les évidences scientifiques le supportent) que le poids corporel n’est pas une indication directe de l’état de santé. Il est tout à fait vrai que la culture des diètes est déplorable et peut certainement créer des troubles alimentaires chez certains individus. Je dis oui également à l’adoption de saines habitudes de vie même si une personne est en surpoids ou obèse. Enfin, il existe des évidences solides supportant le fait qu’il est possible d’être en surpoids, d’être en santé tout en pratiquant de l’activité physique régulièrement et d’autres saines habitudes de vie.
Néanmoins, je considère que ce mouvement HAES est parfois un peu trop extrapolé quant à certains sujets. Par exemple, le fait de dire que « le déficit calorique ne fonctionne pas » ou que « le maintien de la perte de poids à long terme est impossible » ou bien que l’obésité n’ait absolument aucune conséquence sur la santé. C’est affirmations sont trompeuses, portent à croire que la perte de poids ne fonctionne pas et est à éviter à tout prix.
Mettons les choses au clair : d’une part, je suis contre toute forme de discrimination à l’égard du poids corporel (et ce pour N’IMPORTE QUEL POIDS CORPOREL). D’autre part, je suis également contre la désinformation et l’extrémisme. Je travaille quotidiennement avec des clients ayant des objectifs de changement de composition corporelle, de perte de poids, mais aussi avec des gens ayant des troubles alimentaires ou une relation conflictuelle avec la nourriture. En fait, la plupart du temps, j’encourage les gens à ne pas perdre du poids !
Cette nouvelle tendance du « diet shaming » démontre encore une fois le besoin de catégoriser. Et qu’il est possible de devenir extrémiste à propos de n’importe quoi.

Il est vrai que perdre du poids est difficile et le maintenir par la suite est encore plus difficile, mais ce n’est pas impossible. La création d’un déficit calorique fonctionne réellement pour engendrer une perte de poids. Ce sont des faits, pas des opinions.
Discriminer quelqu’un en lien avec un de ses intentions ou objectifs n’aide personne.
Le fait de vouloir perdre du poids ne fait pas en sorte que vous êtes une mauvaise personne. Vous avez le droit, cette décision vous appartient.
Le fait de suivre ses portions, ses macronutriments ou de restreindre ses apports alimentaires d’une quelconque façon n’est pas automatiquement un trouble alimentaire.
Vous être contre la perte de poids et toutes les stratégies qui l’entourent ? C’est votre opinion, c’est correct aussi.
Le « fat shaming » est insupportable. Le « diet shaming » n’est pas mieux.
Apprendre à s’accepter et faire œuvre de bienveillance envers soi-même, peut-être déjà un bon début…;-)
Merci pour cet article !
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oui, bien sûr, mais pour certaines personnes, ce travail est déjà fait.
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