Popularisé récemment avec la diète cétogène, le fruit des moines (monk fruit) se fait tranquillement une place parmi les édulcorants déjà présents sur le marché. D’origine végétale, comme le stévia, ce fruit a un pouvoir sucrant surprenant comparativement au sucre blanc. Toutefois, à l’heure actuelle, peu d’études sont attardées à ses impacts sur la santé.
Le fruit des moines est également connu sous le nom de luo han guo. Il est utilisé dans le sud de la Chine depuis des siècles comme remède contre la toux, les maux de gorge et comme édulcorant (1). Originaire de l’Asie du Sud-Est, le fruit des moines est un fruit rond de couleur verte qui provient d’une plante grimpante nommée Siraitia grosvenorii, faisant partie de la famille des cucurbitacées (la famille des concombres et des melons) (2). L’extrait en poudre que l’on retrouve dans les épiceries et boutiques spécialisées est le résultat d’un processus comportant l’extraction, la filtration et la concentration sélective du constituant édulcorant, le principal étant le mogroside V. Cette substance a un pouvoir sucrant 300 à 400 fois supérieure à celui du saccharose (sucre blanc) ! (2)


Ce qu’en dit la science
Il existe actuellement peu de données probantes en ce qui concerne l’impact du fruit des moines sur divers paramètres de santé, tels que la glycémie ou l’insuline. Le fruit des moines aurait des propriétés antioxydantes. Cela a été rapporté en 1996 par l’équipe de Shi et collaborateurs et confirmé par de récents écrits (3,4).
Une étude réalisée chez les rats atteints de diabète de type 2 (attention à l’extrapolation chez l’humain !) a rapporté que la consommation de yogourt enrichi en extrait de fruit des moines diminuerait la résistance à l’insuline, améliorerait la gestion de la glycémie et aurait un impact positif sur le microbiote intestinal (5).
Chez l’humain, quelques études commencent à être publiées. Elles ont examiné les effets de la consommation de fruits des moines sur la glycémie et l’insuline ainsi que l’apport énergétique chez l’humain. Récemment, une étude de 2017 a comparé les impacts de la consommation de breuvages sucrés avec divers édulcorants (dont le fruit des moines et le stévia) ou du saccharose sur l’apport énergétique, la glycémie et l’insuline. Le fruit des moines semble avoir un impact semblable au stévia sur ces paramètres (6).
Enfin, selon Santé Canada, aucun signalement n’a fait état d’un lien potentiel entre la consommation d’extrait de fruit des moines et les allergies et ce malgré l’utilisation de longue date de cet extrait dans d’autres pays, particulièrement dans les suppléments alimentaires. La direction des aliments de Santé Canada approuve l’innocuité de l’extrait de fruit des moines utilisé conformément aux conditions d’utilisation établies. Cet édulcorant naturel est vendu depuis plusieurs années à titre de supplément alimentaire au Japon, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et en Australie (2).
Enfin, comme vous avez pu le constater dans les paragraphes précédents, plus des recherches sont nécessaires sur ce produit relativement nouveau sur le marché. Néanmoins, le fruit des moines semble être une alternative sûre et naturelle aux agents sucrants réguliers.
Références :
- Dharmananda S. Lua han guo: sweet fruit used as sugar substitute and medicinal herb. Institute for Traditional Medicine Site web. http://www.itmonline.org/arts/luohanguo.htm. Updated January 2004.
- Santé Canada. https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/aliments-nutrition/participation-public-partenariats/avis-proposition-visant-permettre-recours-nouvel-additif-alimentaire-extrait-fruit-moines-extrait-titre-edulcorant-edulcorants-table/consultation.html
- Shi H, Hiramatsu M, Komatsu M, Kayama T. Antioxidant property of Fructus Momordicae extract. Biochem Mol Biol Int. 1996;40(6):1111-1121. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/8988323/#:~:text=Abstract,hypoxanthine%20and%20xanthine%20oxidase%20system
- Li C, Lin LM, Sui F, Wang ZM, Huo HR, Dai L, Jiang TL. Chemistry and pharmacology of Siraitia grosvenorii: a review. Chin J Nat Med. 2014 Feb;12(2):89-102. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24636058/
- Ban Q, Cheng J, Sun X, Jiang Y, Zhao S, Song X, Guo M. Effects of a synbiotic yogurt using monk fruit extract as sweetener on glucose regulation and gut microbiota in rats with type 2 diabetes mellitus. J Dairy Sci. 2020 Apr;103(4):2956-2968. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32089310/
- Tey SL, Salleh NB, Henry J, Forde CG. Effects of aspartame-, monk fruit-, stevia- and sucrose-sweetened beverages on postprandial glucose, insulin and energy intake. Int J Obes (Lond). 2017 Mar;41(3):450-457. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27956737/
- Today’s Dietitian https://www.todaysdietitian.com/newarchives/011315p18.shtml#:~:text=The%20monk%20fruit%2C%20also%20known,its%20sweet%20taste%20from%20glycosides.