Whey, insuline et appétit

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La whey (poudre de lactosérum) a-t-elle un impact positif sur l’insuline et l’appétit ? Les protéines sont reconnues pour leur effet rassasiant, mais certaines sources sont-elles plus rassasiantes que d’autres? Pal et Ellis. (2010) ont examiné l’impact de 4 types de protéines (whey, thon, dinde et œuf) sur l’insuline et le glucose postprandial (après un repas), l’appétit et l’apport alimentaire (1).

DESIGN : il s’agissait d’une étude randomisée croisée, où les participants ont ingéré quatre repas « tests » liquides à des moments séparés et des échantillons sanguins étaient récoltés à divers intervalles.  Un buffet leur était offert 4 heures plus tard.

FORCES DE L’ÉTUDE : La question de recherche proposée par cette étude est pertinente et a une signification pratique dans le contexte actuel de l’augmentation de la prévalence de l’obésité, où le contrôle de l’appétit et la diminution de l’apport énergétique sont d’une importance cruciale. Cette étude contribue également à ajouter des données en ce qui concerne l’impact de la whey comparativement à d’autres sources de protéines (provenant d’aliments entiers) sur la glycémie, l’insuline et la satiété. Un design croisé a permis à tous les sujets de l’étude d’avoir chaque traitement, diminuant le potentiel confondant au niveau de la variabilité interindividuelle. Les sujets ont aussi reçu un repas standardisé la nuit avant le test clinique.

LIMITATIONS DE L’ÉTUDE : Premièrement, les taux d’acides aminés postprandiaux et les réponses hormonales reliées à la satiété n’ont pas été mesurés. Cela aurait pu suggérer certains mécanismes impliqués. Deuxièmement, les repas protéinés fournis aux participants étaient liquides. Par conséquent, cela peut avoir un impact sur l’appétit, l’apport énergétique, les niveaux d’insuline et de glucose comparativement aux aliments solides.

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Source de l’image (1)

RÉSULTATS ET CONCLUSIONS : Le repas contenant de la whey a produit une plus grande réponse à l’insuline, a diminué significativement les sensations d’appétit et l’apport alimentaire lors d’un buffet (à volonté) comparativement aux autres repas riches en protéines.  Le thon surpassait la dinde et l’œuf dans la réduction de l’appétit et de l’apport alimentaire, tout en ayant une réponse insulinique plus élevée.

En bref, la whey était le superhéros de cette comparaison avec le thon, la dinde et l’oeuf.

Le potentiel rassasiant supérieur de la whey comparativement au soja, à l’oeuf, à la caséine et la protéine de pois a déjà été rapporté dans des recherches antérieures (2,3). Cependant, il est important de noter que la caséine et la whey ont des effets égaux sur les sensations d’appétit et sur l’apport énergétique (4). Ces constatations contradictoires ont été relevées dans un récent review de la littérature fait par Bendtsen et al. (5). Voici leur conclusion :

« Les données suggèrent que le lactosérum est plus rassasiant à court terme, alors que la caséine est plus rassasiante à long terme. […] … en ce qui concerne les hormones de satiété (cholécystokinine et peptide YY) et de la faim (ghréline), il n’existe aucune preuve claire qu’une source de protéines a un effet plus important qu’une autre. De même, il n’y a pas d’évidence qu’une source de protéines entraîne une plus grande augmentation de la thermogenèse induite par l’alimentation et favorise une meilleure composition corporelle par rapport à d’autres sources de protéines.  »

En résumé, les évidences actuelles ne sont pas concluantes en ce qui concerne la source de protéine optimale pour le contrôle de l’appétit et l’amélioration de la composition corporelle. Cependant, les évidences s’accumulent en faveur des protéines laitières en ce qui concerne l’amélioration de la santé cardiométabolique (y compris une meilleure gestion de la glycémie) (6). Un autre point important à retenir selon les évidences actuelles disponibles est que la nature hautement insulinogénique des protéines laitières N’EST PAS associée à des effets indésirables sur le contrôle de l’appétit, le profil cardiométabolique ou la composition corporelle.

 

Références :

  1. Pal S, Ellis V. The acute effects of four protein meals on insulin, glucose, appetite and energy intake in lean men.Br J Nutr. 2010 Oct;104(8):1241-8.
  2. Hall WL, Millward DJ, Long SJ, Morgan LM. Casein and whey exert different effects on plasma amino acid profiles, gastrointestinal hormone secretion and appetite. Br J Nutr. 2003 Feb;89(2):239-48.
  3. Anderson GH, Tecimer SN, Shah D, Zafar TA. Protein source, quantity, and time of consumption determine the effect of proteins on short-term food intake in young men. J Nutr. 2004 Nov;134(11):3011-5.
  4. Bowen J, Noakes M, Trenerry C, Clifton PM. Energy intake, ghrelin, and cholecystokinin after different carbohydrate and protein preloads in overweight men. J Clin Endocrinol Metab. 2006 Apr;91(4):1477-83.
  5. Bendtsen LQ, Lorenzen JK, Bendsen NT, Rasmussen C, Astrup A. Effect of dairy proteins on appetite, energy expenditure, body weight, and composition: a review of the evidence from controlled clinical trials. Adv Nutr. 2013 Jul 1;4(4):418-38.
  6. Fekete ÁA, Givens DI, Lovegrove JA. Can milk proteins be a useful tool in the management of cardiometabolic health? An updated review of human intervention trials. Proc Nutr Soc. 2016 Aug;75(3):328-41.
  7. AARR, August 1st, 2017 by Alan Aragon

 

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